Mali-Burkina: la situation sécuritaire est sous contrôle (2024)

Les titres de la rédaction:

  • Cuivre: 65% des nouvelles réserves mondiales identifiées en 2023 sont en RDC
  • Nigéria: la mise en service du gazoducOB3 annoncée pour août 2024
  • Guinée: bientôt une école spécialisée dans les métiers de l’alumine
  • Le Sénégal prévoit une compagnie aérienne dédiée aux vols domestiques

Les analyses dela rédaction:

1. Mali: retour sur l’affaire des faux billets qui détruit l’économie malienne

Le président du Mali, le colonelAssimiGoita, a récemment accusé la France d’essayer de saper l’économie malienne en imprimant de faux billets en francs CFA. Cela a été comparé à la méthode qu’il a utilisée contre la Guinée en 1960 parSékoutouré. Cette déclaration controversée, faite lors d’un discours à Chicago, a souligné la méfiance croissante à l’égard du pouvoir de l’ancienne colonie.

En 1960, sous la présidence d’Ahmed Sékou Touré, la Guinée a connu une tentative de déstabilisation économique orchestrée par la France, notamment à travers la création et la distribution de faux billets de monnaie. Cette opération, surnommée «Opération Persil», visait à provoquer une hyperinflation pour affaiblir le nouveau régime indépendantiste de Touré qui avait opté pour une sortie de la zone franc CFA au profit d’une monnaie nationale. Ce conflit monétaire illustre une période de relations tendues où la Guinée a cherché à établir son autonomie face aux influences extérieures, notamment celles de son ancien colonisateur.

SelonGoïta, la France utiliserait des stratégies similaires contre le Mali, avec pour objectif de miner l’économie par le biais du«terrorisme économique», l’une des trois formes de terrorisme que le président malien attribue aux défis actuels du pays, les autres étant le terrorisme armé et le terrorisme médiatique, ce dernier impliquant la diffusion de fausses nouvelles pour fomenter des divisions internes. Cette déclaration intervient dans un contexte où le Mali a déjà dû faire face à des sanctions de laCEDEAOen 2022, exacerbant les coûts économiques pour les Maliens, notamment en matière de frais portuaires enGuinée, pays devenu un partenaire commercial clé après ces sanctions.

L’appel deGoïtaà abandonner le franc CFA pour une monnaie locale reflète une montée du sentimentanticolonialet une quête d’indépendance financière. Toutefois, ces déclarations ont suscité des inquiétudes sur la scène internationale, car elles pourraient engendrer des tensions diplomatiques accrues entre la France et le Mali. Les implications d’une telle transition monétaire sont vastes, touchant à la fois la stabilité économique du Mali et ses relations avec les pays de la zone franc ainsi qu’avec lesinstitutions financières internationales.

L’issue de cette confrontation entre le Mali et la France pourrait redéfinir les rapports de force dans la région et influencer la manière dont les anciennes puissances coloniales interagissent avec les États africains postcoloniaux. Alors que le Mali envisage de se tourner vers de nouvelles alliances économiques et politiques, notamment avec la Russie, comme en témoignent les discussions en marge du Forum économique international deSaint-Pétersbourg,l’échiquier géopolitique pourrait connaître des transformations significatives.

Ces développements rappellent l’importance de l’autonomie économique dans le discours des nations postcoloniales et mettent en lumière les défis persistants liés à la décolonisation économique et à la souveraineté.

2.Burkina Faso: Ouaga dénonce les manipulations des puissances étrangères à travers les ONG

Dans un communiqué rendu public le 24 juin, le gouvernement burkinabè a exprimé son «regret et incompréhension» face au rassemblementcoorganiséle 21 juin à Dakar par Amnesty International et la Coalition sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (COSEDDH). Un événement jugé comme une «manipulation des opinions» sur des questions relevant de la politique intérieure du pays.

Les termes employés sont durs à l’encontre d’Amnesty, qualifiée d’«organisation non gouvernementale financée par des officines aux desseins obscurs». Le communiqué dénonce «les actes de manipulation que ne cessent de poser certains acteurs de la scène internationale» et rappelle que «dans le contexte de la situation sécuritaire du pays, la rigueur et la discipline constituent les socles de survie de notre Nation».

Cette réaction musclée fait suite au rapport-choc publié par Amnesty le 24 février dernier, accusant les forces de sécurité burkinabè d’«exécutions extrajudiciaires» et de possibles «crimes de guerre». Des allégations qualifiées de «mensongères» par Ouagadougou.

«Le gouvernement n’entend céder ni aux cris d’orfraie, ni aux injonctions d’Amnesty International, dont la réputation a été plusieurs fois ternie par de nombreux scandales», affirme le texte, dans une référence à peine voilée aux polémiques ayant entaché l’ONG ces dernières années.

Au-delà d’Amnesty, c’est aussi la COSEDDH qui est visée par les critiques d’Ouagadougou. Le ministère déplore «son alliance avec une organisation aussi controversée» et juge que la coalition sénégalaise «s’est déjà mise dans une posture équivoque et déshonorante contre un pays frère africain».

Le communiqué termine cependant sur une note d’apaisem*nt en réitérant «les salutations du gouvernement burkinabè au gouvernement et au peuple frères du Sénégal».

3. Mali-Burkina: la situation sécuritaire est sous contrôle

Le président de la transition malienne, le colonelAssimiGoita, a effectué ce mardi25 juin 2024, une visite d’amitié et de travail à Ouagadougou, au Burkina Faso. Le chef de l’État malien s’est ainsi entretenu avec son hom*ologue burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré, sur l’état de la coopération bilatérale entre les deux pays voisins ainsi que les perspectives pour l’Alliance des États du Sahel (AES) lancée en septembre dernier avec le Niger. Selon le colonelGoita, la situation sécuritaire s’est nettement améliorée dans la zone grâce aux efforts conjoints des autorités des deux pays. Il a également saisi l’occasion, face à la presse, d’aborder la question des accords de partenariat avec les puissances occidentales qu’il a dénoncés, tout en se félicitant des nouveaux alliés comme la Russie ou encore l’Iran.

Selon la note de presse publiée par les services de communication de la présidence burkinabè à l’issue de l’entretien entre le colonelGoitaet le capitaine Traoré, la coopération entre les deux pays et la question sécuritaire ont été les sujets majeurs traités par les deux hommes d’État. «Nous avons fait le point de notre coopération sur le plan bilatéral, abordé les questions sécuritaires et les questions sur le plan du développement économique. Nous avons parlé surtout de défis auxquels nous sommes confrontés et comment élaborer des projets afin de pouvoir gérer ces défis», a indiqué le Président malien, le colonelAssimiGoita, lors du point de presse qu’il a animé à l’issue du tête-à-tête avec son hom*ologue burkinabè.

Pour lui, il a été aussi question de dégager des perspectives orientées vers, non seulement la sécurisation des populations burkinabè et malienne, mais surtout, vers le développement socio-économique des deux pays. Selon le colonel Goita, la coopération sécuritaire avec le Burkina Faso s’est améliorée et renforcée avec l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoréau pouvoir.

«Aujourd’hui cette coopération se situe à trois niveaux. Il s’agit des formations conjointes que nous menons entre les deux États en vue de renforcer nos capacités opérationnelles terrestres et aériennes, le partage de renseignement entre nos services de renseignements et la mutualisation de nos moyens», a soutenu le chef de l’État malien.

Se prononçant sur la situation sécuritaire de son pays, le président de la République du Mali a rassuré qu’elle est sous contrôle et que la peur a même changé de camp. «Les FAMA gardent l’initiative sur le terrain. (…) Elles sont déployées sur toute l’étendue du territoire national», a rappelé le colonel Goita.

Il a par ailleurs souligné le retour de l’administration et les services sociaux de base dans les différentes localités. Pour le président Goita, la sécurisation du référendum et du dialogue inter-malien sont à mettre à l’actif des FAMA.Selon le colonel Goita, beaucoup de bases terroristes ont été détruites, des leaders terroristes neutralisés avec la reddition de plusieurs terroristes jadis actifs sur le terrain. Il s’est dit confiant et a indiqué que dans le Sahel,«la situation est sous contrôle également».

Le président malienAssimiGoitaa déclaré qu’avec la création de l’AES, les chefs d’État ont décidé de prendre leur destin en main, «de sortir des partenariats de façade et non efficaces pour nous orienter vers des partenaires sincères tels que la Russie, la Chine, l’Iran ou encorela Turquie».

«Ces nouveaux partenariats ont permis aux trois pays de bien s’équiper et de mener avec efficacité les opérations contre les groupes armés terroristes», a-t-il précisé.

Le président malien a déclaré: «Le terrorisme est devenu un enjeu géopolitique dans la main de certains partenaires stratégiques. Mais ce défi de la lutte contre le terrorisme, qui est manipulé et financé par certaines puissances étrangères, est loin de répondre aux aspirations de nos populations. Raison pour laquelle nous avons décidé de mutualiser nos moyens, de partager nos informations et de faire des opérations avec beaucoup de résultats. Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour. Que ce soit clair».

Selon toujours la note, convaincu qu’on ne peut parler de développement sans parler d’agriculture, de commerce, d’infrastructures et d’industrialisation, le Colonel Goitaa annoncé que «nos experts sont en train de travailler, et vont nous faire des propositions. Nous allons voir dans quelle mesure nous allons mettre en œuvre ces propositions pour le bien-être de nos populations».

En termes de perspectives, les pays de l’AES entendent renforcer la collaboration dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et travailler à répondre aux aspirations des différents peuples.

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